
Un jour, vous vous êtes éveillé au seuil d’un autre bercement.
La rivière vous a donné de ne rien perturber en sa musique.
Cette libre circulation, cette fluidité a vibré de la corde irréversible du silence.
Le chant vous est venu spontanément.
Autour. Tout autour de vous. Sans ne rien voir. Sans ne rien entendre. Vous avez observé, ressenti tel mode, considéré tel monde. Témoin discret, ami complice : une latitude de plein espace vous intimait.
Et dans ce théâtre à ciel ouvert planait une enfant vierge de tout motif, la joie se déversait sur vous comme de la neige. Imperturbable, immaculée.
Vous auriez sans doute pu mourir sur le champ, mourir n’aurait pas fait plus de bruit.
Ici ou ailleurs cette terre ne vous était que momentanément confiée.
Et vous ressentiez pleinement l’ivresse de cet impondérable, la caresse de ce survol.
Ce que ¨vivre¨ venait battre au vertige de votre vie.
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